Douce Nuit
Le Crépuscule m’annonce la paix
La nuit éteint mes sombres pensées
Elle m’offre son don, son chant apaisé
Eloignant mes coups bas auto-assenés
Ce doux moment sans rêve
M’apporte une tendre trêve
Lui, si fugace, m’éveille
Sans le concours du sommeil
Le jour effrite le cours de ma vie
Mes pensées, mes gestes sont en sursis
Rien ne résiste à cette lueur inquisitrice
Au soleil abattant sa sentence, mon supplice
Son ironie me glace
Mon image y trépasse
Mes reflets s’y flétrissent
Il s’y délecte, s’y glisse
Le sommeil n’est point ilot de sureté
Mes pensées s’y ressassent à peine ingurgitées
Des méandres fatals s’y sont réfugiés
Me laissant pantoise d’y être leur obligée
Je tente de m’élever loin de ces attentes
Ideuses flagellations de mes envies latentes
Rien ne semble émerger de cette âpreté
Rien ne peut briller dans cette stature empruntée
La nuit m’annonce enfin cette félicité
Le crépuscule éteint toute ma pauvreté
Il m’offre ces instants, ces heures convoitées
Eloignant mes erreurs, mes tristes réalités.